Les Français privilégient de plus en plus la sécurisation de leur patrimoine familial, encore faut-il faire la distinction entre assurance vie et contrat de prévoyance décès. Ces deux types de contrat, bien que complémentaires, répondent à des objectifs complètement différents : l’un est un moyen d’épargner et de transmettre son patrimoine, l’autre permet de protéger ses proches en cas de décès. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous rapprocher d’un groupe complet d’assurance.

L’assurance vie, un contrat d’épargne et de transmission patrimoniale

L’assurance vie est avant tout un produit d’épargne qui, contrairement aux idées reçues, ne vise pas principalement à couvrir un risque de décès, mais à faire fructifier un capital sur le long terme. Le souscripteur effectue des versements réguliers ou ponctuels qui alimentent son contrat, créant progressivement une réserve financière disponible à tout moment.

La capitalisation et les options d’investissement en unités de compte

Le fonctionnement de l’assurance vie s’appuie sur deux types de placements. Les fonds en euros protègent les sommes investies et garantissent un rendement annuel, souvent entre 1 % et 3 %, selon les compagnies. Les unités de compte favorisent, quant à elles, une diversification plus large (actions, obligations, immobilier ou matières premières). Ces placements peuvent générer des rendements plus élevés, généralement entre 4 % et 8 % par an sur le long terme, mais sans protection du capital.

Quels avantages fiscaux pour les retraits après 8 ans ?

D’après l’article 125-0 A du Code Général des Impôts, après huit ans, les gains (intérêts ou plus-value) profitent d’un abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule ou 9 200 € pour un couple. Passé ces seuils d’abattement fiscal, les plus-values sont taxées à 7,5 %, contre 12,8 % avant les huit ans du contrat : cette différence encourage à conserver son contrat sur la durée.

La clause bénéficiaire et la transmission hors succession aux bénéficiaire

L’assurance vie est encadrée par l’article L132-12 du Code des assurances concernant la transmission. Les sommes transmises aux bénéficiaires désignés échappent aux règles habituelles de succession et ne font pas partie de l’héritage. Cela facilite le transfert de capitaux en respectant les droits des héritiers réservataires. La formulation de la clause bénéficiaire doit être claire, car elle limite les conflits et assure une transmission fluide. Les experts conseillent de mettre à jour cette clause en fonction des changements familiaux : mariage, divorce, naissance ou décès.

La protection du capital et le partage des bénéfices dans les contrats en euros

Les contrats en euros incluent des dispositifs de sécurité renforcée : le capital est toujours protégé, même en cas de marché défavorable. Le partage des bénéfices renforce cette sécurité en redistribuant une partie des gains de l’assureur. Cette redistribution améliore le rendement du contrat, qui devient un élément décisif pour comparer les offres disponibles.

Le contrat de prévoyance décès, une protection pour ses proches en cas de décès

Le contrat de prévoyance décès est très différent de l’assurance vie. Il fonctionne sur un principe de mutualisation des risques où les assurés cotisent collectivement pour indemniser les bénéficiaires de ceux qui décèdent pendant la période couverte.

Le calcul des primes selon les tables de mortalité

Le calcul des primes de prévoyance décès se base sur les tables de mortalité TGH05 (hommes) et TGF05 (femmes). Ces références statistiques, régulièrement mises à jour par les actuaires, permettent d’estimer la probabilité de décès selon l’âge, le sexe et l’état de santé de l’assuré. Cette méthode de calcul explique pourquoi les primes évoluent avec l’âge et reflète l’augmentation naturelle du risque de mortalité avec l’âge.

Le capital décès garanti et la clause d’irrévocabilité du bénéficiaire

Le contrat de prévoyance décès garantit contractuellement le versement d’un capital fixe, déterminé à la souscription et indépendant de l’évolution des marchés financiers. Cette certitude est un avantage conséquent par rapport à l’assurance vie en unités de compte, dont la valeur fluctue selon les performances des supports d’investissement. La clause d’irrévocabilité du bénéficiaire peut être activée pour sécuriser la transmission. Une fois acceptée par le bénéficiaire, cette clause interdit toute modification ultérieure sans son accord express. Cette disposition juridique protège les conjoints dans les situations de séparation ou de remariage, pour leur permettre de conserver leurs droits acquis.

Le questionnaire médical et les formalités de souscription

Les formalités médicales sont proportionnelles au niveau de capital garanti demandé. Pour des montants inférieurs à 100 000 euros, une simple déclaration de santé suffit généralement. Au-delà de ce seuil, l’assureur exige un questionnaire médical détaillé, voire des examens complémentaires pour les capitaux les plus importants. Il faut donc savoir que les assurés présentant des pathologies particulières peuvent se voir appliquer des surprimes ou des exclusions de garanties.

Les exclusions contractuelles : suicide, sports à risques et déclarations inexactes

Les contrats de prévoyance décès comportent des exclusions standardisées qui limitent la garantie dans certaines circonstances. L’exclusion en cas de suicide s’applique généralement pendant la première année du contrat, puis disparaît automatiquement. Les sports à risques font également l’objet de certaines exclusions ou majorations tarifaires. La pratique régulière de sports extrêmes, d’aviation de loisir ou de sports de combat doit être déclarée lors de la souscription. Les omissions ou déclarations inexactes peuvent entraîner la nullité du contrat, privant les bénéficiaires de toute indemnisation.

Les coûts et rendements financiers

L’assurance vie et le contrat de prévoyance décès suivent des logiques financières opposées. L’assurance vie génère des coûts de gestion annuels, mais produit simultanément des rendements nets, ce qui favorise la capitalisation effective du patrimoine sur le long terme.

À l’inverse, le contrat de prévoyance décès implique un coût pur sans contrepartie capitalisable. Pour un homme de 40 ans non-fumeur, la protection d’un capital de 150 000 euros coûte environ 300 euros annuels. Cette différence est marquée par le coût de protection et le potentiel de capitalisation : le choix fait par le souscripteur dépend donc de ses objectifs en matière de patrimoine.

La simulation sur 20 ans illustre parfaitement cette dichotomie. Un versement mensuel de 200 euros sur une assurance vie peut générer un capital de 60 000 à 80 000 euros selon les performances, en conservant une valeur de rachat permanente. La même somme consacrée à la prévoyance décès pourrait protéger un capital de 400 000 à 500 000 euros, mais sans aucune récupération possible des primes versées.